L'Avare

Les thèmes

Amour et mariage

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AMOUR ET MARIAGE FORCÉ (Amour : Elise, la romantique passionnée / Valère, l’amant fougueux et romanesque / Cléante, l’amant passionné mais passif / l’amour est cependant ridiculisé par l’amour d’H pour M / quant à M, son engagement amoureux envers Cléante est temporisé par son sens du devoir : elle doit épouser H pour sauver sa mère de la misère, même lorsqu’elle est avec Cléante ou parle de Cléante (à Frosine III, 4), elle ne fait pas preuve de passion / Anselme célèbre le mariage et l’amour V, 6 « Allons jouir de l’allégresse que cet heureux jour nous présente ». Avant que la vérité n'éclate au grand jour, il est disposé à renoncer à Elise lorsqu'il découvre que cette dernière est amoureuse de Valère. H n'est pas vraiment amoureux de M. Il veut épouser la jeune fille par pur vanité, représentant ainsi le thème du vieillard amoureux ridicule. Mariage forcé : H veut forcer ses enfants à se marier par intérêt ; il veut forcer M à l’épouser. Frosine est un personnage à part, une sorte de compromis ou plutôt de contraction entre les deux concepts : entremetteuse, elle est payée pour arranger des mariages, c’est son gagne-pain (livelihood) ; mais en réalité elle aime les histoires d’amour et surtout la romance entre C et M (elle est prête à aider les deux jeunes gens IV, 1)See essays, model answer

Argent et avarice

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L'argent est un thème omniprésent dans la pièce.Il est évidemment

Mensonge et vérité

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MENSONGE / DISSIMULATION / DUPLICITÉ / RUSE / FLATTERIE (Valère déguisé en intendant pour plaire à H et essayer de gagner ses faveurs et pouvoir épouser Elise / Frosine : flatterie II, 5, et ruse pour duper H (à l’état de projet) IV, 1 / H : mensonge et manipulation pour découvrir la vérité sur la relation Cléante-Mariane IV, 3 / maître Jacques : manipulation lors de l’arbitrage de la dispute entre H-C IV, 4, dénonciation / accusation injustifiée de V en tant que voleur de la cassette par simple esprit de vengeance V, 2. Dans tous les cas, le mensonge et la tromperie sont la cause de tension et de conflits ; tout au mieux sont-ils inutiles. Au contraire, la fin qui voit éclater la vérité (révélation de l’amour E-V, retrouvailles d’Anselme et ses enfants, résolution du vol de la cassette) aboutit à la joie collective.)Le titre complet de la pièce est "L'Avare ou l'Ecole du Mensonge", montrant ainsi que le mensonge est un thème majeur de la pièce.

Conflit et vengeance

La famille

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LES LIENS DU SANG : LA FAMILLE (2 familles s’opposent : Harpagon et ses enfants : relations conflictuelles et malheureuses dues au caractère austère et tyrannique du père ( l’abus d’autorité a pour résultat la peur, l’insoumission et l’irrespect de la part d’Elise et surtout Cléante) / Anselme et ses enfants : autorité paternelle (Mariane demande la permission à son père d’épouser Cléante, V, 6) dans une atmosphère de respect mutuel et d’amour : relations familiales idéales selon Molière, elles conduisent au bonheur (retrouvailles affectueuses et double mariage de coeur)

Les relations maître-valet

Les personnages

Harpagon

Cléante

Mariane

Elise

Valère

maître Jacques

Frosine

La Flèche

Anselme

L'auteur

m

biographie et carrière

Subtopic

son oeuvre

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1655 L'Étourdi1656 Le Dépit amoureux1659 Les Précieuses ridicules 1660 Sganarelle ou le Cocu imaginaire1661 L’École des marisLes Fâcheux1662 L’École des femmes1663 La Critique de l’École des femmesL’Impromptu de Versailles1664 Le Mariage forcéLa Princesse d'ElideTartuffe 1665 Dom JuanL'Amour médecin1666 Le Misanthrope Le Médecin malgré luiMelicerte1667 La Pastorale comiqueLe Sicilien ou l’Amour-peintre1668 AmphitryonGeorges DandinL’Avare1669 Monsieur de Pourceaugnac1670 Le Bourgeois gentilhommeLes Amants magnifiques1671 PsychéLa Comtesse d’EscarbagnasLes Fourberies de Scapin 1672 Les Femmes savantes 1673 Le Malade imaginaire

L'action

Acte I

résumé

analyse

Acte II

résumé

analyse

Acte III

résumé

analyse

Acte IV

résumé

analyse

Acte V

résumé

analyse

La structure

Dissertation (model answer)

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MOLIERE : ‘L’AVARE’ - ESSAYComment la pièce est-elle structurée? A votre avis, quelles étaient les intentions de Molière?La pièce compte 5 actes. Les deux premières scènes de l’Acte I sont des scènes d’exposition qui nous préparent à l’arrivée d’H. L’auteur présente les circonstances, les personnages, les principaux faits qui préparent l’action. Elise aime en secret Valère qui s’est introduit dans la maison d’H en qualité d’intendant. Cléante, frère d’Elise, est amoureux de Mariane. Les enfants craignent que leur père fasse obstacle à leur bonheur. Dans la scène 4, H révèle que lui aussi veut épouser Mariane. L’Acte II révèle les activités infâmes d’H comme usurier et introduit l’entremetteuse Frosine. L’Acte III traite de la réception en l’honneur de Mariane et introduit le personnage de Mariane. L’Acte IV introduit le complot des amoureux et de Frosine et le vol de la cassette. Ces deux événements encadrent 3 scènes paroxystiques dans le conflit père-fils. Finalement, l’Acte V présente la victoire de l’amour et de l’argent.Voulant élever la comédie au rang de la tragédie, Molière respecte la règle des trois unités de la comédie classique au XVIIème siècle : - l’unité d’action, la pièce développe plusieurs intrigues ; cependant elles sont toutes liées à la monomanie d’H et ses conséquences en ce qui concerne les amours des jeunes gens et d’Harpagon, le vol de la cassette et la rivalité entre maître Jacques et Valère. - l’unité de lieu car elle se déroule dans un lieu unique - la maison d’H et son jardin où la cassette est enterrée. - l’unité de temps car l’action ne dépasse pas vingt-quatre heures : H a entendu parler pour la première fois ce matin-là de la veuve qu’il destine en mariage à son fils le soir même.Molière réussit à soutenir notre intérêt en alternant scènes de tension (conflits) et scènes de répit (comique). A part dans les deux premières scènes où Elise exprime ses inquiétudes, et Cléante sa révolte contre la tyrannie d’H, H est toujours présent là où la tension culmine : Harpagon rival de Cléante (I), Harpagon usurier (II), Cléante piégé par Harpagon et déclaration de guerre entre eux, monologue d’H fou de douleur au vol de sa cassette (IV) supplications d’Elise (V). Molière a bien calculé son dosage de tension et de détente pour que la comédie l’emporte - les scènes de répit sont beaucoup plus nombreuses que les scènes de tension en particulier dans l’Acte III et l’Acte IV où les scènes de tension concernent le mariage forcé des jeunes filles : - dans l’Acte III, les plaintes de Mariane à Frosine sont précédées : -des préparatifs pour le souper (1), -de la querelle de Maître Jacques et Valère (2), et suivies : -du ridicule d’Harpagon en amoureux -de la surprise de Cléante face à Mariane -du don du diamant à Mariane -de la chute d’Harpagon bousculé par La Merluche- dans l’Acte V, les supplications d’Elise sont précédées : - de l’enquête du commissaire - de la dénonciation de Valère par Maître Jacques. - du quiproquo cassette-Eliseet suivies - des reconnaissances - de la restitution de la cassetteNotons en particulier la symétrie de situation dans l’alternance de tension et de détente dans l’Acte I et l’Acte IV ; le refus d’Elise d’épouser le seigneur Anselme est immédiatement suivi par l’arbitrage de Valère entre le père et sa fille (I), de même, lorsque H prêche le faux pour connaître le vrai, et piège ainsi son fils, Maître Jacques joue le rôle de l’arbitre en H et Cléante.En outre, les coups de théâtre relancent notre attention d’autant plus que pour certains Molière nous y a discrètement préparés : I, 4 - H annonce son intention d’épouser Mariane. (Va de paire avec son avarice)II, 2 - le prêteur de Cléante n’est autre qu’H. (confirme l’obsession du gain d’H)IV, 6 - le vol de la cassette. (menace voilée de La Flèche (I,3))V, 5 - les reconnaissances miraculeuses d’Anselme et de ses enfants. La pièce se présente également comme une satire de la société du XVIIème siècle. Molière dénonce tour à tour les médecins (I, 5), l’usure (II, 1), la justice (V, 1 et 2), et les nouveaux riches (V, 5).Le dénouement est un temps fort par excellence puisque c’est là que Molière dénoue les fils de l’intrigue. Il coupe le nœud comique avec un élément inattendu et fantastique - les reconnaissances entre Anselme et ses enfants- par ailleurs, il introduit un élément logique - le chantage de la cassette, rendant ainsi ce qui se passe plus vraisemblable. Cléante sait qu’entre son amour pour Mariane et son obsession pour sa cassette, H n’hésitera pas. C’est donc l’intrigue de la cassette développée depuis I,3, où H demande à La Flèche s’il n’irait pas raconter qu’il cache de l’argent chez lui (L. 29-30), qui l’emporte et fait de la pièce une véritable comédie.

Tensions et détentes : schéma explicatif

Le comique

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COMIQUE ET COMÉDIE – DEFINITIONS – Comédie (féminin) : pièce de théâtre destinée à faire rire, s’oppose à la tragédie qui finit mal.Comique (masculin) : ce qui provoque le rire chez le public. Il existe 4 types de procédés comiques :Comique de mots : jurons, jeux de mots, répétition, contresens…Comique de gestes : poursuite, chute, fouille, coup de bâton…Comique de caractère : présentation insistante et excessive (destinée à ridiculiser) d’un trait de caractère : insolence, avarice, flatterie…Comique de situation : circonstance embarrassante, quiproquo (misunderstanding).Farce (féminin) : pièce comique courte qui utilise principalement le comique de mots et de gestes pour faire rire.Ironie(féminin): moquerie par laquelle on dit le contraire de ce qu’on exprime.Ironie dramatique : au théâtre, l’ironie dramatique se produit quand un des personnages présents sur scène ignore quelque chose que les autres personnages et les spectateurs savent. Satire (féminin) : critique des travers (defects) d’un individu, d’un groupe, d’une idée, d’une institution de manière comique.Raillerie (féminin) : moquerieSarcasme (masculin) : propos méprisant Parodie (féminin) : imitation d’un discours ou d’une attitude sur un mode comique.

Dissertations (essays)

Edexcel past papers

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Edexcel 20021. Comment Cléante et Elise réagissent-ils aux actions et décisions d’Harpagon ? Lequel des deux enfants vous a impressionné(e) le plus ? Expliquez votre réponse. (see model answer)2. Que fait Harpagon quand il découvre le vol de sa cassette ? A votre avis, devrait-on avoir pitié d’Harpagon ? Expliquez votre réponse.Edexcel 20033. Décrivez le seigneur Anselme. Peut-on dire qu’il ressemble à Harpagon ? Justifiez votre réponse.4. Comment Valère et Cléante réagissent-ils devant l’avarice d’Harpagon ? A votre avis, les deux jeunes hommes on-ils des points en commun ? (see model answer)Edexcel 20045. Que fait Frosine pour essayer d’influencer Harpagon ? Evaluez le rôle de Frosine dans la pièce.6. Comment Harpagon traite-t-il maître Jacques et les autres serviteurs ? A votre avis, quelle est l’importance de ces personnages secondaires ?Edexcel 20067. Que fait Harpagon quand il découvre qu’il a perdu sa cassette ? Que pensez-vous de son comportement à ce moment-là ?8. Pourquoi Harpagon se fâche-t-il souvent contre son fils Cléante ? Jusqu’à quel point avez-vous de la sympathie pour Cléante ?Edexcel 20079. Quels aspects de la société française du 17e siècle sont évidents dans L’Avare ? Jusqu’à quel point ces aspects expliquent-ils la popularité de cette pièce aujourd’hui ?10. Racontez ce qui se passe quand Harpagon et Mariane se rencontrent dans l’Acte III. Que pensez-vous du désir d’Harpagon d’épouser Mariane ?Edexcel 200811. Faites le portrait d’Elise et de Mariane. A votre avis, quel rôle jouent-elles dans la pièce ? (see model answer)12. Racontez ce qui se passe dans les deux dernières scènes de la pièce (Acte V scènes 5 et 6). A votre avis la fin est-elle satisfaisante ? Justifiez votre réponse.

Possible questions

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EXAM 2009: POSSIBLE QUESTIONS (in addition to the list of past questions)1. LA STRUCTURE DE LA PIÈCE see model answer 2. PIÈCE COMIQUE OU TRAGIQUE? see model answer3. LES AUTRES FACETTES DU PERSONNAGE D’HARPAGON (outre l’avarice: vieillard amoureux = ridicule / homme « dur », « serré », « sec », « aride » (see La Flèche, acte II, scène 4) / austère (conditions de vie simples et strictes) / ingrat (envers ses serviteurs) / autoritaire et possessif (père, maître) / violent et blessant (verbalement : I, 3 / II, 2 / IV, 5 / V, 4…, physiquement : I, 3 / III, 1) / méfiant, soupçonneux et paranoïaque (il cache son argent, soupçonne La Flèche I, 3) / grotesque (victime de moqueries, comportement ridicule) / manipulateur et hypocrite ( IV, 3) / à la limite de la folie (après le vol de la cassette, IV, 7), personnage tyrannique (dont tout le monde a peur) / vaniteux (il aime la flatterie – Valère et Frosine en abusent) / crédule (il croit sincèrement que M est disposée à l’épouser car elle aime les vieillards)4. LES DEUX JEUNES FILLES CONFRONTÉES AU DILEMME DU MARIAGE FORCÉ / COMPARAISON ENTRE MARIANE ET ÉLISE see model answer5. LA SATIRE : CRITIQUE DE LA SOCIÉTÉ DU XVIIème SIÈCLE SUR LE MODE COMIQUE (5 thèmes : la médecine I, 5 / la justice V, 1 et 2 / le mariage forcé / l’usure II, 1 et 2 / la bourgeoisie – les nouveaux riches V, 5 L. 29-33)6. LES PROCÉDÉS COMIQUES (le comique de gestes, le comique de caractère, le comique de mots, le comique de situation : quiproquos, I, 4 / V, 1/ V, 2 (cassette/Elise), la farce (pièce comique qui utilise principalement le comique de gestes et le comiques de mots : coups de bâton…, la caricature : portrait exagérant les caractéristiques d’une personne, ex : Harpagon est une caricature de l’avarice, see préparation du diner III, 1) 7. AMOUR ET MARIAGE FORCÉ (Amour : Elise, la romantique passionnée / Valère, l’amant fougueux et romanesque / Cléante, l’amant passionné mais passif / l’amour est cependant ridiculisé par l’amour d’H pour M / quant à M, son engagement amoureux envers Cléante est temporisé par son sens du devoir : elle doit épouser H pour sauver sa mère de la misère, même lorsqu’elle est avec Cléante ou parle de Cléante (à Frosine III, 4), elle ne fait pas preuve de passion / Anselme célèbre le mariage et l’amour V, 6 « Allons jouir de l’allégresse que cet heureux jour nous présente ». Avant que la vérité n'éclate au grand jour, il est disposé à renoncer à Elise lorsqu'il découvre que cette dernière est amoureuse de Valère. H n'est pas vraiment amoureux de M. Il veut épouser la jeune fille par pur vanité, représentant ainsi le thème du vieillard amoureux ridicule. Mariage forcé : H veut forcer ses enfants à se marier par intérêt ; il veut forcer M à l’épouser. Frosine est un personnage à part, une sorte de compromis ou plutôt de contraction entre les deux concepts : entremetteuse, elle est payée pour arranger des mariages, c’est son gagne-pain (livelihood) ; mais en réalité elle aime les histoires d’amour et surtout la romance entre C et M (elle est prête à aider les deux jeunes gens IV, 1)8. LE PERSONNAGE DE LA FLÈCHE see essay on La Flèche (personnage fripon, insolent, malin et en verve (witty), outil de comédie – archétype (stereotype) du valet de comédie (un valet à la Scapin – see Les Fourberies de Scapin, autre comédie de Molière mettant en scène un valet rusé et insolent) – et révélateur des relations maître-valet au XVIIème siècle : relation d’affrontement avec H, mais relation de confiance et de connivence (complicité) avec Cléante)9. LES PASSIONS (l’argent : caractère monomaniaque (monomanie = obsession) d’H, Cléante aime l’argent mais contrairement à son père il n’aime pas amasser mais dépenser (style de vie frivole : beaux vêtements, perruques / l’amour / le jeu : Cléante aime les jeux d’argent I, 4 L. 73-73 : « C’est que je joue, et, comme je suis fort heureux, je mets sur moi tout l’argent que je gagne. ») 10. LES LIENS DU SANG : LA FAMILLE (2 familles s’opposent : Harpagon et ses enfants : relations conflictuelles et malheureuses dues au caractère austère et tyrannique du père ( l’abus d’autorité a pour résultat la peur, l’insoumission et l’irrespect de la part d’Elise et surtout Cléante) / Anselme et ses enfants : autorité paternelle (Mariane demande la permission à son père d’épouser Cléante, V, 6) dans une atmosphère de respect mutuel et d’amour : relations familiales idéales selon Molière, elles conduisent au bonheur (retrouvailles affectueuses et double mariage de coeur)11. MENSONGE / DISSIMULATION / DUPLICITÉ / RUSE (Valère déguisé en intendant pour plaire à H et essayer de gagner ses faveurs et pouvoir épouser Elise / Frosine : flatterie II, 5, et ruse pour duper H (à l’état de projet) IV, 1 / H : mensonge et manipulation pour découvrir la vérité sur la relation Cléante-Mariane IV, 3 / maître Jacques : manipulation lors de l’arbitrage de la dispute entre H-C IV, 4, dénonciation / accusation injustifiée de V en tant que voleur de la cassette par simple esprit de vengeance V, 2. Dans tous les cas, le mensonge et la tromperie sont la cause de tension et de conflits ; tout au mieux sont-ils inutiles. Au contraire, la fin qui voit éclater la vérité (révélation de l’amour E-V, retrouvailles d’Anselme et ses enfants, résolution du vol de la cassette) aboutit à la joie collective.)12. past paper 2004 : QUE FAIT FROSINE POUR ESSAYER D’INFLUENCER HARPAGON ? EVALUEZ LE ROLE DE FROSINE DANS LA PIECE. (flatterie sur son âge et son apparence, début II, 5 / ruse : elle imagine l’excuse d’un procès compliqué et coûteux pour soutirer de l’argent à H, fin II, 5. Entremetteuse : elle est payée pour arranger des mariages, cynique (sa vision du mariage), dynamique et imaginative (projet de rencontre entre H et une riche veuve pour aider le jeune couple M-C, IV, 1), habile, rusée, dissimulatrice avec H (II, 5), mais franche avec M III, 4 – elle lui présente les avantages d’un mariage forcé avec H, i.e. la sécurité financière – héritage substantiel à la mort du vieillard – . Ardente partisane du mariage forcé, elle est cependant touchée par l’amour de C et M. Frosine est un personnage ambigu et complexe : au premier abord elle apparaît odieuse et sans scrupules (elle soutire de l’argent à la mère de M, femme malade dans la détresse, pour arranger le mariage avec H II, 5 « Et j’ai l’autre côté, en tout cas, d’où je suis assurée de tirer bonne récompense »), mais au fond elle présente un caractère humain car elle se laisse attendrir par l’histoire des deux jeunes amoureux. De plus, la sympathie du spectateur pour ce personnage tient dans le fait qu’elle est aussi la victime de l’avarice d’H (il refuse de payer ses services à la fin de la scène 5 de l’acte II) et qu’elle porte un jugement judicieux et implacable sur H (« Que la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les diables », II, 5).13. FAITES LE PORTRAIT DE DEUX DES PERSONNAGES SUIVANTS: La Flèche, Frosine, Maître Jacques. JUSQU'A QUEL POINT SONT-ILS DES PERSONNAGES SIGNIFICATIFS DANS LA PIECE? see model answerA few advice :Constant references to the text (you must show the examiner you know the text, review summary in yellow booklet)Appropriate vocabulary of drama (une pièce / un personnage / une comédie / un dénouement / une scène d’exposition …) Write over the limit of 250 words

Essay titles

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MOLIERE : ‘L’AVARE’ – ESSAY TITLES1. Résumez l'intrigue de l'Avare. Jusqu'à quel point Molière réussit-il à tourner une histoire d'avarice et d'égoïsme en comédie?2. Décrivez le développement de l'amour entre les jeunes amants. Jusqu'à quel point peut-on dire que ces jeunes soient maîtres de leur propre destin? 3. Par quelles actions Harpagon nous montre-t-il qu’il est avare? A votre avis, l’avarice est-elle son seul trait de caractère?4. Que fait Frosine pour essayer de duper Harpagon? A votre avis, Frosine est-elle un personnage important dans la pièce?5. Décrivez les conséquences de l’avarice d’Harpagon. Molière a dit dans la préface du Tartuffe que “l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes”. Pensez-vous que cette définition s’applique à “l’Avare”?6. Comment la pièce est-elle structurée? Quelles étaient les intentions de Molière?7. Faites le portrait des enfants d’Harpagon. Jusqu’à quel point sont-ils maîtres de leur destin?8. “C’est un grand vice d’être avare et de prêter à usure; mais n’en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire mille insultant reproches ... et la pièce où on l’on fait aimer le fils ...n’ est-elle pas ... une école de mauvaises moeurs? (Rousseau “Lettre à d’Alembert sur les spectacles - 1758) - Expliquez en détail, les actions auxquelles Rousseau fait allusion. Discutez l’opinion de Rousseau sur la prétendue immoralité de “L’Avare”.9. Décrivez quelques-uns des procédés comiques de “L’Avare”. Pourquoi rit-on de ces procédés?10. Quels rapports Maître Jacques entretient-il avec son maître Harpagon et avec l’intendant Valère. Quelles conclusions tirez-vous sur le caractère de Maître Jacques?11. Faites le portrait de deux des caractères suivants : La Flèche, Frosine, Maître Jacques. Jusqu' à quel point sont-ils des personnages significatifs dans la pièce? see model answer12. Quels sont les thèmes principaux de “L’Avare”? Quelles leçons peut-on tirer de cette pièce?13. Quel est le rôle de l’amour dans “L’Avare”? Selon vous, Molière a-t-il eu tort ou raison de faire Harpagon amoureux?14. Décrivez les éléments romanesques du dénouement de “L’Avare”. Pourquoi Molière a-t-il choisi ce genre de dénouement?15. Décrivez Seigneur Anselme. Peut-on dire qu’il ressemble à Harpagon? Justifiez votre réponse.16. Comment Valère et Cléante réagissent-ils devant l’avarice d’Harpagon? A votre avis, les deux jeunes hommes ont-ils des points en commun?17. Comment Elise et Mariane réagissent-ils devant les demandes d’Harpagon? A votre avis, les deux jeunes femmes ont-elles des points en commun?

Model answers

La Flèche (I,3)

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Acte I, scène 3 – Faites le portrait de la Flèche. A quel point ce personnage est-il significatif dans la scène?This is a plan: you must rephrase and organise the ideas, you must add references and quotations. IntroductionReplacer la scène dans l’ensemble de la pièce : introduction de 2 nouveaux personnages : le personnage principal et La Flèche, un des serviteurs de la pièce. Importance des serviteurs dans les comédies de Molière : ils sont 1. Le portrait de La Flèche Amusant Irrespectueux / insolent / provocateur / grossier / audacieux Malin / rusé / sournois Moqueur / railleur / sarcastique / taquin Son langage : il est vif, rapide et plein d’esprit (witty) Son nom est porteur de sens : il pique Harpagon au vif. Il est rapide et agile Fripon, « filou » (L. 2) : « que j’aurais de joie à le voler », L. 572. Le ton de la scèneL’Avare est une comédie. Première scène comique après les scènes 1 et 2, scènes d’exposition : présentation des personnages, des situations et amorce de l’intrigue. Dans cette scène, le jeu des personnages s’articule (s’organise) autour de 3 procédés comiques différents : le comique de mots, le comique de gestes et le comique de caractère (citez et donnez des exemples pour expliquer).3. Le rôle de La FlècheLa F introduit le comique dans la pièce pour la première fois ; il déclenche le rire en provoquant H par son insolence, sa répartie et son manque de respect.Il fait beaucoup d’apartés : relation de connivence avec le public qui voit en La Flèche un personnage drôle, rusé et plein d’esprit et d’humour.Harpagon n’est-il pas également un personnage comique? Montrez la différence entre H et La F (H est ridicule : il profère des injures et a recours à des procédés (fouille, coups de bâton, poursuite) qui sont indignes de sa condition sociale / il est ridiculisé par La Flèche). La Flèche tient le rôle de valet tel qu’il est présenté dans la tradition de la Commedia dell'arte (farce italienne) : Il est un subtil mélange d'Arlequin (valet fidèle, rusé, vif d'esprit) et de Brighella (valet fripon (voleur), intrigant et malhonnête). Le lien entre le théâtre de Molière et la Commedia dell'arte est notoire (well-known); cependant on peut aussi se demander si Molière ne s'est pas également inspiré des comédies shakespeariennes pour créer son personnage de La F (le bouffon -jester- tel qu'il est développé par Shakespeare est en effet un personnage qui est le vecteur de la comédie et qui révèle la vérité. Dans cette optique, il est possible d'argumenter que La F introduit le comique dans la pièce et révèle la personnalité avaricieuse d'Harpagon). ConclusionQuel est le but de l'introduction de ce personnage dans la scène ?• donne le ton (comédie) • justifie le titre (mise en évidence de la monomanie d’H)• annonce l’épisode de l’argent caché (I, 4) et le vol de la cassette (IV, 6)

Amour véritable et mariage forcé

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Définissez les relations amoureuses exposées dans la pièce. Quelles sont les différentes attitudes face à l’amour et au mariage ? Jusqu'à quel point Molière partageait-il les opinions de ses personnages?INTRODUCTIONComme dans toute pièce de théâtre, les premières scènes introduisent les personnages. Mais dans l’Avare, Molière les définit par couples amoureux, dans un premier temps Elise et Valère, puis Cléante et Mariane. Un seul personnage s’oppose à la conception de l’amour réciproque, Harpagon.En effet, Harpagon défend une pratique très courante au XVIIème siècle, le mariage d’intérêt. Il est donc pertinent de confronter les deux visions de l’amour et du mariage présentées par Molière dans l’Avare et de tenter de déterminer les raisons pour lesquelles l’auteur a développé ce thème qui est prédominant dans la pièce.• L'intrigue principale de la pièce est assurément l'amour et, plus exactement l'évolution des relations amoureuses entre les différents personnages, Elise et Valère sont amoureux et secrètement fiancés; Cléante et Mariane sont également engagés dans une relation affective réciproque; Harpagon, veuf et père de deux grands enfants, a l'intention de se remarier. Son choix se porte sur une belle jeune fille qu'il a remarqué dans le voisinage. Enfin, le seigneur Anselme, riche aristocrate ayant perdu tragiquement toute sa famille, a aussi décidé de refaire sa vie avec jeune fille séduisante du nom d'Elise. Ansi, dès le premier acte des couples de personnages significatifs se forment : Elise et Valère dans la première scène, Cléante et Mariane dans la deuxième scène et enfin Harpagon et Cléante, dans la scène 4. Les relations des deux premiers couples sont caractérisées par l’amour tandis que le dernier couple est lié par un sentiment de rivalité qui s’exprime sur deux plans, la rivalité amoureuse (c’est le thème du triangle amoureux, c’est-a-dire deux hommes amoureux de la même femme, ici Mariane) et la rivalité des points de vue face à l’amour et au mariage.• Le thème de l'amour et du mariage repose sur une opposition radicale des points de vue :L’amour vrai / véritable et intense (« je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais », Elise, I, 1) qui s’oppose à l’amour complaisant et vaniteux.L’AMOUR VERITABLE : D’un côté l’amour romanesque illustré par le couple Elise-Valère, la jeune fille romantique tombe amoureuse de son sauveur ( « Mon cœur pour sa défense, a tout votre mérite, appuyé du secours d’une reconnaissance où le ciel m’engage envers vous », I, 1), jeune homme passionné et fougueux qui n’hésite pas à la sauver de la noyade et qui prend le déguisement d’intendant, malgré ses origines nobles, afin de gagner la confiance du père de la femme qu’il aime (« Puisque les seules actions font connaître ce que nous sommes, attendez donc au moins à juger de mon cœur par elles », I, 1)D’un autre côté, l’amour coup de foudre (« je me sentis transporté dès le moment que je la vis », Cléante, II, 2) illustré par le couple Cléante-Mariane, archétypes des amoureux tendres (voir description de Mariane par Cléante « tendresse », « douceur », « bonté », I, 2) et transis (numb lovers) qui, paralysés par le sentiment amoureux, se caractérisent par leur passivité (ils s’en remettent à Frosine (IV, 1) pour les sortir de l’impasse du triangle amoureux). L’AMOUR COMPLAISANT : Mariane accepte d’épouser Harpagon pour aider sa mère et lui faire plaisir (« j’ai de la considération pour ma mère et je ne saurais me résoudre à lui donner du déplaisir », Mariane, IV, 1) ; elle est prête à se sacrifier.L’AMOUR VANITEUX : Harpagon, vieillard hideux, a choisi d’épouser une belle jeune fille. C'est le thème du vieillard amoureux ridicule qui est ici abordé. Le vieillard amoureux est particulièment grotesque dans III, 5 lorsqu'il déclare son amour à Mariane de manière extrêmement maladroite, "je sais que vos appas frappent assez les yeux... je maintiens et je garantis que vous êtes un astre". Cette parodie de discours amoureux est d'autant plus ridicule qu'elle est juxtaposée au discours amoureux éloquent du rival dans III, 7, "le bonheur de vous posséder est à mes regards la plus belle de toutes les fortunes".• LE MARIAGE DE COEUR : Les deux couples de jeunes gens décident de concrétiser leur amour par le mariage :Promesse de mariage entre Elise et Valère + projet de fuite de Cléante pour épouser celle qu’il aimeCependant, dans les deux cas, les relations amoureuses sont clandestines. Pourquoi ? Ils agissent à l’insu d’Harpagon car ils craignent la réaction de leur père. Ils ne le connaissent que trop bien et savent qu’il ne consentira pas à des mariages qui ne lui rapporteront rien (Valère, bien que d’origine noble, n’a pas de fortune puisqu’il a perdu ses parents et Mariane, issue d’une famille pauvre, ne peut pas apporter de dot, pratique traditionnelle à l’époque).• LE MARIAGE FORCé: Les craintes des deux enfants sont bien justifiées : dans la scène 4, Harpagon révèle qu’il veut forcer Elise à épouser le seigneur Anselme (« un homme mûr, prudent et sage, qui n’a pas plus de cinquante ans et dont on vante les grands biens », Harpagon, I, 4) qui accepte une union sans dot (qui devrait normalement être versée par Harpagon) et Cléante à épouser une riche veuve qui lui apportera une grosse dot. Ces deux unions représentent ainsi le mariage d’intérêt par excellence.Les opinions du père et des enfants face au mariage sont donc bien antinomiques (=opposées) : les intentions de mariage d’amour sont ruinées par les projets de mariage d’Harpagon, motivé par l’argent. Suite à l'annonce insensible faite par H dans I, 4, Elise se révolte; elle affronte ouvertement son père dans I, 4 "Je ne veux point me marier mon père s'il vous plaît" et va même jusqu'à menacer de se suicider , "Je me tuerai plutôt que d'épouser un tel mari". Cléante choisit la fuite mais le conflit entre le père et le fils, qui existait déjà avant que la pièce ne commence "l'esprit du père et celui du fils sont des choses si opposées (I, 1) et qui atteint son apogée à la fin de l'acte IV - la scène 5 est une scène de rupture -, est définitivement exacerbé par les intentions d'H.UN PERSONNAGE AMBIGU: Frosine, l'entremetteuse, fait du mariage forcé une véritable profession, "Ce que je fais partout ailleurs: m'entremettre d'affaires" (II, 4). Elle défend le point de vue cynique du mariage d'intérêt, qu'elle présente à M comme une solution pragmatique, "il vaut mieux pour vous de prendre un vieux mari qui vous donne beaucoup de bien" (III,4), ayant pour ambition ultime la mort de l'époux fortuné, "mais cela n'est pas pour durer, et sa mort, croyez-moi, vous mettra bientôt en état d'en prendre un plus aimable qui réparera toutes choses.", III,4. Néanmoins, elle se laisse attendrir par le couple Cl-M et décide finalement de les aider à concrétiser leur amour en incitant H à renoncer à M (IV, 1). Elle montre ainsi un nouvel aspect de sa personnalité qui se rapproche de la vision romantique que les jeunes couples se font de l'amour, "Vous savez que de mon naturel, je suis assez humaine ... et je n'ai que trop de tendresse à rendre de petits services, quand je vois des gens qui s'entr'aiment en tout bien et en tout honneur" (IV, 1). On peut cependant se demander si F agit ainsi par conviction, ou simplement pour se venger d'H qui a refusé de lui donner une avance sur ses gains, "que la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les diables." (II, 5). • Molière était clairement en faveur des mariages d’amourPour plusieurs raisons :Lui-même d’origine bourgeoise, il na’ eu des relations qu’avec des femmes de condition sociale modeste, c’est-à-dire des actrices.De plus, les deux thèmes principaux de la pièce sont intimement liés : c’est par avarice qu’Harpagon veut sacrifier le bonheur de ses enfants (« je n’ai pas d’argent à donner à mes enfants » dit Harpagon au seigneur Anselme, V, 6 alors que le public sait pertinemment qu’Harpagon est un riche bourgeois. Cette réplique est bien évidemment inspirée par son avarice). En réalité, il n’a pas besoin de l’argent de la veuve destinée à Cléante et pourrait largement payer une dot au futur époux de sa fille.Enfin, la pièce se termine par la célébration joyeuse de deux mariages d’amour. (« Allons jouir de l’allégresse que cet heureux jour nous présente », Anselme, V, 6). C'est l'amour qui triomphe!On peut donc penser que le thème du mariage forcé dans la pièce est traité sous l'angle de la satire. La satire a ici des intentions moralistes.• En conclusion :Les mariages d’intérêt étaient monnaie courante au XVIIème siècle. Grâce à L’Avare, Molière espérait peut-être toucher le public et changer les mentalités de la société de son époque à l’image du changement de point de vue qui s’opère chez Frosine dans la première scène de l’acte IV.

La structure de la pièce

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Comment la pièce est-elle structurée? A votre avis, quelles étaient les intentions de Molière?La pièce compte 5 actes. Les deux premières scènes de l’Acte I sont des scènes d’exposition qui nous préparent à l’arrivée d’H. L’auteur présente les circonstances, les personnages, les principaux faits qui préparent l’action. Elise aime en secret Valère qui s’est introduit dans la maison d’H en qualité d’intendant. Cléante, frère d’Elise, est amoureux de Mariane. Les enfants craignent que leur père fasse obstacle à leur bonheur. Dans la scène 4, H révèle que lui aussi veut épouser Mariane. L’Acte II révèle les activités infâmes d’H comme usurier et introduit l’entremetteuse Frosine. L’Acte III traite de la réception en l’honneur de Mariane et introduit le personnage de Mariane. L’Acte IV introduit le complot des amoureux et de Frosine et le vol de la cassette. Ces deux événements encadrent 3 scènes paroxystiques dans le conflit père-fils. Finalement, l’Acte V présente la victoire de l’amour et de l’argent.Voulant élever la comédie au rang de la tragédie, Molière respecte la règle des trois unités de la comédie classique au XVIIème siècle : - l’unité d’action, la pièce développe plusieurs intrigues ; cependant elles sont toutes liées à la monomanie d’H et ses conséquences en ce qui concerne les amours des jeunes gens et d’Harpagon, le vol de la cassette et la rivalité entre maître Jacques et Valère. - l’unité de lieu car elle se déroule dans un lieu unique - la maison d’H et son jardin où la cassette est enterrée. - l’unité de temps car l’action ne dépasse pas vingt-quatre heures : H a entendu parler pour la première fois ce matin-là de la veuve qu’il destine en mariage à son fils le soir même.Molière réussit à soutenir notre intérêt en alternant scènes de tension (conflits) et scènes de répit (comique). A part dans les deux premières scènes où Elise exprime ses inquiétudes, et Cléante sa révolte contre la tyrannie d’H, H est toujours présent là où la tension culmine : Harpagon rival de Cléante (I), Harpagon usurier (II), Cléante piégé par Harpagon et déclaration de guerre entre eux, monologue d’H fou de douleur au vol de sa cassette (IV) supplications d’Elise (V). Molière a bien calculé son dosage de tension et de détente pour que la comédie l’emporte - les scènes de répit sont beaucoup plus nombreuses que les scènes de tension en particulier dans l’Acte III et l’Acte IV où les scènes de tension concernent le mariage forcé des jeunes filles : - dans l’Acte III, les plaintes de Mariane à Frosine sont précédées : -des préparatifs pour le souper (1), -de la querelle de Maître Jacques et Valère (2), et suivies : -du ridicule d’Harpagon en amoureux -de la surprise de Cléante face à Mariane -du don du diamant à Mariane -de la chute d’Harpagon bousculé par La Merluche- dans l’Acte V, les supplications d’Elise sont précédées : - de l’enquête du commissaire - de la dénonciation de Valère par Maître Jacques. - du quiproquo cassette-Eliseet suivies - des reconnaissances - de la restitution de la cassetteNotons en particulier la symétrie de situation dans l’alternance de tension et de détente dans l’Acte I et l’Acte IV ; le refus d’Elise d’épouser le seigneur Anselme est immédiatement suivi par l’arbitrage de Valère entre le père et sa fille (I), de même, lorsque H prêche le faux pour connaître le vrai, et piège ainsi son fils, Maître Jacques joue le rôle de l’arbitre en H et Cléante.En outre, les coups de théâtre relancent notre attention d’autant plus que pour certains Molière nous y a discrètement préparés : I, 4 - H annonce son intention d’épouser Mariane. (Va de paire avec son avarice)II, 2 - le prêteur de Cléante n’est autre qu’H. (confirme l’obsession du gain d’H)IV, 6 - le vol de la cassette. (menace voilée de La Flèche (I,3))V, 5 - les reconnaissances miraculeuses d’Anselme et de ses enfants. La pièce se présente également comme une satire de la société du XVIIème siècle. Molière dénonce tour à tour les médecins (I, 5), l’usure (II, 1), la justice (V, 1 et 2), et les nouveaux riches (V, 5).Le dénouement est un temps fort par excellence puisque c’est là que Molière dénoue les fils de l’intrigue. Il coupe le nœud comique avec un élément inattendu et fantastique - les reconnaissances entre Anselme et ses enfants- par ailleurs, il introduit un élément logique - le chantage de la cassette, rendant ainsi ce qui se passe plus vraisemblable. Cléante sait qu’entre son amour pour Mariane et son obsession pour sa cassette, H n’hésitera pas. C’est donc l’intrigue de la cassette développée depuis I,3, où H demande à La Flèche s’il n’irait pas raconter qu’il cache de l’argent chez lui (L. 29-30), qui l’emporte et fait de la pièce une véritable comédie.

Comparaison Elise / Mariane

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Comment Elise et Mariane réagissent-elles devant les demandes d’Harpagon? A votre avis, les deux jeunes femmes ont-elles des points en commun? Laquelle des deux respectez-vous le plus?Les deux jeunes filles introduisent le thème du mariage forcé.C’est principalement l’amour qui donne du caractère à Elise et à Mariane. Devant le projet de mariage forcé avec le vieux Seigneur Anselme, Elise s’enhardit. Elle ose résister et s’opposer à son père bien qu’il lui fasse peur. Quant à Mariane, sa passivité provient du respect qu’elle a pour sa mère mais devant Cléante elle se régénère.Vont-elles être victimes de la vieillesse et de l’argent, des proies ou des femmes libres ?MARIANEAvant de rencontrer Harpagon, Mariane ressent une grande appréhension. Elle se désespère car elle a un amoureux, un jeune homme dont elle ne connaît pas l’identité mais qui lui a rendu visite plusieurs fois. Frosine lui a expliqué les avantages d’épouser un vieillard riche : la fortune et la liberté lui seront assurées car la mort d’Harpagon la libérera dans les trois mois. Malgré ces avantages, quand Mariane voit Harpagon pour la première fois, elle est horrifiée et pousse un cri d’effroi. Elle reste silencieuse devant les compliments d’Harpagon et exprime en aparté à Frosine le dégoût et l’indignation qu’il lui inspire.« Ah ! Frosine, quelle figure ! »III,4 , « O l’homme déplaisant ! », III,6« Quel animal ! »III, 6 En présente d'Harpagon, III, 7 - Mariane accepte la déclaration d’amour de Cléante. Les deux amoureux deviennent complices. Elle joue le jeu de Cléante et le rassure sur ses intentions :« Je ne consentirai point au mariage qui vous chagrine » IV, 1 – Mariane, qui voit l’échéance du mariage avec Harpagon approcher, appelle à l’aide Cléante. Elle lui demande de tout faire pour trouver une solution mais dans le respect des règles imposées par la société tandis que Cléante lui est peu soucieux des moyens à employer pourvu qu’il arrive à ses fins. Mariane ne veut pas causer de chagrin à sa mère. Cléante est irrité par la probité de Mariane et y voit une reddition. Une fois le plan de Frosine ratifié par Cléante, Mariane accepte de demander à sa mère de rompre l’engagement contracté auprès d’Harpagon.ELISEQuant à Elise, elle est terrifiée par son père mais elle refuse d’être contrainte au mariage par lui et s’y oppose avec détermination – son amour l’a rendue hardie : « Cela ne sera pas mon père » I,4« je me tuerai plutôt que d’épouser un tel mari » I,4Sa désobéissance va jusqu’à le menacer de se tuer. Elise, qui a vécu jusque là en recluse, devant son amour menacé, fait preuve d’une maturité inattendue. Elle devient moralisatrice et condamne la conduite de son père. - Elle fait appel à l’amour filial et à sa raison.« …prenez des sentiments un peu plus humains »Lorsqu’Harpagon menace de chatier Valère, elle l’incite à prendre du recul, à ne pas se laisser emporter et à reconnaître l’énorme dette qu’il a envers lui car il a sauvé Elise de la noyade. V,4« …sans lui, vous ne m’auriez plus il y a longtemps….LES POINTS EN COMMUN :Sur le plan dramatique, elles représentent le thème de la jeune fille forcée d’épouser un homme qu’elle n’aime pas. Les deux sont appelées à tomber victime de la vieillesse et de l’argent mais Elise revendique plus vaillamment le droit d’aimer en désobéissant à son père et en allant contre les usages par une promesse secrète de mariage. Comment ne pas respecter Elise qui montre tant de qualités, telles que la douceur, la tendresse (même envers son père), la mesure et la maturité. Cléante l’estime et lui fait confiance en lui révélant son secret. De plus, elle accueille Mariane chaleureusement et se montre solidaire. Elle a aussi le courage de confronter Frosine et de la culpabiliser. On ne peut pas blâmer l’insolence d’Elise envers son père car c’est sa vie qui est en jeu. Au contraire, il faut respecter sa détermination de s’opposer à la volonté de son père à une époque où l’autorité paternelle était toute puissante.Chez Mariane, on doit respecter sa dévotion envers sa mère mais comme Cléante, on ne peut s’empêcher d’être irrité par son manque d’ardeur et son indécision. Contrairement à Elise, Mariane apparaît comme un personnage ambigu – Lorsque Frosine lui fait entrevoir la mort d’Harpagon, elle réplique qu’on ne peut pas toujours compter sur la mort, faisant preuve du même froid calcul que Frosine et épousant son cynisme. Mais les circonstances atténuantes ne manquent pas à Mariane, les années d’esclavages, la misère, sa mère malade, son père disparu et la condition sociale des femmes qui n’avaient pas d’identité propre hors mariage au dix-septième siècle.Des deux, Elise reste la plus estimable.

Comparaison Cléante / Elise

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Faites le portrait des enfants d’Harpagon – Jusqu’à quel point contrôlent-ils leur destin ?Cléante est l’amoureux, l’emprunteur et le fils tandis qu’Elise est la jeune fille vulnérable qui va transgresser la loi au nom de son amour. Au Dix-septième siècle, le père peut disposer du sort de ses enfants et les mariages de raison sont fréquents. Harpagon est poussé par son intérêt personnel et sacrifie le bonheur de ses enfants à son avarice. Jusqu’à quel point les jeunes amoureux parviennent-ils à surmonter les obstacles à leur mariage constitués par l’avarice d’Harpagon et les projets amoureux d’Anselme et d’Harpagon ?PORTRAIT DE CLEANTESon impulsivité le mène à être passionné, âpre et irrespectueux. C’est un amoureux plein de jeunesse et d’enthousiasme, à l’opposé du père. Mais en ce qui concerne l’argent et les rapports filiaux, il montre une réelle parenté avec Harpagon, vérifiant le proverbe « Tel père, tel fils »En acceptant d’emprunter de l’argent à un taux usuraire, il compromet gravement son avenir et n’hésite pas à spéculer sur la mort de son père. Cléante se fait moralisateur devant l’activité coupable d’usurier de son père« Qui est plus criminel… » II,2 mais l’emprunt à usure révèle une absence de scrupules qui reflète celle d’Harpagon.PORTRAIT D’ELISEElise est forte et fragile, tantôt énergique, tantôt faible. Elle est plus réservée et modérée que son frère mais elle est capable de passion – ne s’est-elle pas promise secrètement en mariage à Valère qu’elle aime sincèrement ? Elle se montre ferme devant Frosine :« Trouve quelque invention pour rompre ce que tu as fait » IV,1Elle est terrifiée par son père mais elle refuse d’être contrainte au mariage par lui et s’y oppose avec détermination – son amour l’a rendue hardie : « Cela ne sera pas mon père » I,4« je me tuerai plutôt que d’épouser un tel mari » I,4Sa désobéissance va jusqu’à le menacer de se tuer. Sa menace n’a aucun effet sur Harpagon – pour lui la vie d’un enfant compte moins que l’obéissance.Elise, qui a vécu jusque là en recluse, devant son amour menacé, fait preuve d’une maturité inattendue. Elle devient moralisatrice et condamne la conduite de son père. - Elle fait appel à l’amour filial et à sa raison.« …prenez des sentiments un peu plus humains »Lorsqu’Harpagon menace de chatier Valère, elle l’incite à prendre du recul, à ne pas se laisser emporter et à reconnaître l’énorme dette qu’il a envers lui car il a sauvé Elise de la noyade. V,4« …sans lui, vous ne m’auriez plus il y a longtemps….JUSQU'A QUEL POINT SONT-ILS MAITRES DE LEUR DESTIN ?Le frère et la sœur sont étroitement liés. Leur alliance va-t-elle être assez forte pour surmonter les obstacles ? L’autorité paternelle d’Harpagon, son intelligence, son égoïsme et sa cruauté en font un obstacle redoutable pour les jeunes amoureux.Elise est sans défense face à la volonté de son père. Peu importe l’attitude suppliante d’Elise, rien ne peut éclairer l‘aveuglement et la démesure d’Harpagon. Elle compte sur Valère mais elle a tort. Le masque de Valère finalement ne lui sert à rien. La révélation de la promesse de mariage (V,3) ne fait qu’aggraver la situation. Ce n’est pas la ruse de Valère qui les sauve mais le hasard. Anselme veut faire le bonheur de ses enfants et fait pression sur Harpagon pour accepter les mariages des jeunes gens.Quant à Cléante, c’est un amant plein de fougue mais passif. Il attend la mort de son père. Il attend pour partir avec Mariane « la fortune que le ciel voudra offrir »I,2Il charge La Flèche d’organiser son emprunt usuraire. Il demande à Frosine de lui servir d’entremetteuse mais son stratagème ne sert pas. Il fait preuve d’une certaine naïveté face à son père. En prêchant le faux pour connaître le vrai, Harpagon fait avouer son amour à Cléante, vérifiant à ses dépens, le proverbe : « A malin, malin et demi ». Il est aussi assez naïf pour croire lors de la scène de conciliation de maître Jacques que son père renonce à Mariane.C’est La Flèche qui a l’idée de voler la cassette. En fait, seule la ruse de La Flèche réussit. C’est lui qui est le véritable instrument du dénouement parce que le vol de la cassette permet à Cléante de monnayer son mariage. Seul le marchandage « Mariane contre la cassette » peut faire capituler Harpagon dont le vice est indéracinable.

Le rôle de la comédie

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Décrivez les conséquences de l’avarice d’Harpagon. Molière a dit dans la préface du Tartuffe que “l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes”. Pensez-vous que cette définition s’applique à “l’Avare”?Rétablir 'le mal' dans la comédie avec tous ses pouvoirs destructeurs intacts est l'un des exploits de Molière. Harpagon en est un exemple significatif. Il existe un gouffre infranchissable entre H et ses enfants dû à son avarice. Ce foyer négligé dans lequel le père, les enfants, les domestiques souffrent des misères de la pauvreté est en lui-même un tableau des effets ravageurs de l'avarice. Molière nous invite à réfléchir, tout en riant, au drame de la condition humaine.Maître de maison d’une avarice sordide, H maltraite ses domestiques verbalement et physiquement . Il refuse de nourrir ses animaux qui, par conséquent, ressemblent à des fantômes. C’est cependant dans le conflit familial que Molière souligne sa folie et son infamie en opposant son inhumanité à l'humanité de ses enfants. La pièce commence avec les confessions d'amour d' Elise et de Valère. L’ avarice d’H est la source de tous les problèmes des amoureux. Son fils et sa fille sont en âge d'être mariés et sont amoureux de deux jeunes personnes convenables mais pauvres. Harpagon est assez riche pour les soutenir financièrement. En faisant cela, il gagnerait la reconnaissance méritée et l'amour de ses enfants et pourrait expérimenter le plaisir d'exercer son devoir de père. Au lieu de cela, il cherche à marier ses enfants à un veuf et à une veuve, tous les deux riches mais âgés. De plus il prive ses enfants d'argent, forçant ainsi son fils à jouer et à tomber dans les mains d'usuriers. Pour couronner le tout, le père et le fils sont rivaux en amour. L’avarice c’est l’amour de soi et de toutes les choses pour soi. Pour Harpagon, épouser une femme plus jeune que lui c’est absorber sa jeunesse et donc faire reculer la mort. La rivalité en amour entre le père et le fils entraîne une déclaration de guerre. Harpagon déshérite et maudit son fils. Molière souligne le monstrueux pouvoir paternel - un père et un fils qui s’affrontent en ennemis c’est une situation intolérable au XVIIème siècle à une époque où, comme le mentionne Harpagon, beaucoup de fils et de filles ont été laissés sans moyens pendant toute leur vie par des pères vengeurs mariés à une femme aussi jeune que leurs enfants. Le spectateur peut voir d'autant plus clairement comment une vie dévouée à l'amour de l'argent peut rendre un homme incapable d'aimer. C’est toutefois une comédie, l’avare se trouve donc volé, trompé, bafoué et Mariane lui est “soufflée”. A travers le comique de mots, de gestes, de situation, de répétition Molière nous offre un exposé cohérent du fonctionnement du vice de l'avarice. Molière nous fait rire en révélant les mécanismes qui gouvernent l'esprit et le comportement d'Harpagon. En tant que personnage de comédie, Harpagon nous amuse par son obsession de l’argent qui le rend ridicule. Il a l’air d’une marionnette humaine. Il agit comme un pantin dont le ressort est son idée fixe : la multiplication de son argent. Son excès dans l’agitation et la colère, au lieu de nous effrayer, nous amuse. Rire au sujet d’H c’est montrer de la compréhension et du jugement au sujet de la condition humaine. Molière nous encourage, en montrant le ridicule d'un personnage, à être lucides et alertes pour réprimer ce vice. A chaque fois que nous rions, que nous sourions, nous passons un jugement. Notre compréhension est guidée par notre rire. Notre plaisir, notre compréhension, notre réponse morale sont inextricablement liés. Si Harpagon pouvait apprendre à obéir les lois de la nature, de la justice, de la modération, de la générosité et de l'amour filial, le conflit familial disparaitrait. Cependant, l'absorption de soi du monomane et ses effets destructeurs, sa cruauté, son injustice nous font comprendre que son vice est vigoureux, puissant, irrésistible et toujours incurable. Inévitablement la comédie a une dimension morale en rappelant au spectateur que l'avarice peut être un obstacle majeur au bonheur.Molière voulait avant tout plaire à son public. Dorante dit dans 'L'Ecole des Femmes' que “le premier devoir de la comédie est de plaire au public”. Cependant il dit aussi clairement dans la préface du 'Tartuffe' que la fonction de la comédie est de corriger les vices des hommes et que rien ne peut avoir un effet plus salutaire sur les hommes qu'un portrait comique de leurs vices. Ces portraits des faiblesses humaines révèlent la lucidité froide de Molière, et même son mépris. Molière ne souhaite pas que nous soyons des observateurs détachés. Il n'est pas question d'avoir l'oeil indulgent et de sourire sympathiquement aux défauts humains. Quand nous rions à une comédie de Molière, que ce soit consciemment ou inconsciemment, nous agréons que le comportement duquel nous rions mérite d'être moqué. Chez Molière, la folie et le vice sont punis par le rire. 'L'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes.' Pensez-vous que cette définition s'applique à 'L'Avare'?Dans 'L'Avare' les personnages, le décor et l'intrigue sont destinés à exposer les effets comiques de l'avarice. Harpagon est l'incarnation de ce vice. Ce foyer négligé dans lequel le père, les enfants, les servants souffrent des misères de la pauvreté est en lui-même un tableau des effets destructeurs de l'avarice. Il existe un gouffre infranchissable entre H et ses enfants dû à son avarice. Rétablir 'le mal' dans la comédie avec tous ses pouvoirs destructeurs intacts était l'un des exploits de Molière. L'intention de Molière était d'égaler aux effets de la terreur et de la pitié provoqués dans la tragédie les effets du rire dans la comédie.Harpagon, le tyran aveugle, n'est pas du tout attrayant. Mais Molière est allé plus loin que simplement présenter un avare peu séduisant, il a construit la pièce de façon à faire ressortir sa folie et son infamie. Toute la structure de 'L'Avare' est destinée à opposer l'inhumanité d'Harpagon avec l'humanité des membres de sa famille. La pièce commence avec les confessions d'amour d' Elise et de Valère qui prédisposent le spectateur en leur faveur. Harpagon est décrit par Valère comme étant 'De tous les humains, l'humain le moins humain'.Son avarice est la source de tous les problèmes des amoureux. Son fils et sa fille sont en âge d'être mariés et sont amoureux de deux jeunes personnes convenables mais pauvres. Harpagon est assez riche pour les soutenir financièrement. En faisant cela, il gagnerait la reconnaissance méritée et l'amour de ses enfants et pourrait expérimenter le plaisir d'exercer son devoir de père. Au lieu de cela, il cherche à marier ses enfants à un veuf et une veuve, tous les deux riches mais âgés. De plus il prive ses enfants d'argent, forçant ainsi son fils à jouer et à tomber dans les mains d'usuriers. Quel constraste avec Anselme qui fait preuve de tant de générosité!Pour couronner le tout, le père et le fils sont rivaux en amour. Molière souligne l'aridité de l'amour du vieil homme en contrastant le langage guindé et le comportement avaricieux du père avec les manières courtoises et généreuses du fils. Le spectateur peut voir d'autant plus clairement comment une vie dévouée à l'amour de l'argent peut rendre un homme incapable d'aimer. Harpagon rappelle au spectateur que beaucoup de fils et de filles ont été laissés sans moyens pendant toute leur vie par des pères vengeurs mariés à une femme aussi jeunes que leurs enfants.A travers le prisme de la comédie, Molière nous offre un exposé cohérent du fonctionnement du vice de l'avarice. Si Harpagon pouvait apprendre à obéir les lois de la nature, de la prudence, de la justice, de la modération, de la générosité et de l'amour parental, le conflit familial disparaitrait. La pièce se termine par trois mariages heureux, autant dire que Molière croyait en l'institution du mariage.Molière nous fait rire en révélant les mécanismes qui gouvernent l'esprit et le comportement d'Harpagon. Toutefois, il s'attend aussi à ce que nous montrions de la compréhension et du jugement. L'absorption du monomane et ses effets destructeurs, sa cruauté, son injustice nous font comprendre que son vice est vigoureux, puissant, irrésistible et toujours incurable. L'égoisme monstrueux d'Harpagon est fascinant. Inévitablement la comédie a une dimension morale en rappelant au spectateur que l'avarice peut être un obstacle majeur au bonheur. Molière nous encourage en montrant le ridicule d'un personnage à être lucides et alertes pour réprimer ce vice. A chaque fois que nous rions, que nous sourions, nous passons un jugement. Notre compréhension est guidée par notre rire. Notre plaisir, notre compréhension, notre réponse morale sont inextricablement liés.Molière voulait avant tout plaire à son public. Dorante dit dans 'L'Ecole des Femmes' que le premier devoir de la comédie est de plaire au public. Cependant il dit aussi clairement dans la préface du 'Tartuffe' que la fonction de la comédie est de corriger les vices des hommes et que rien ne peut avoir un effet plus salutaire sur les hommes qu'un portrait comique de leurs vices. Ces portraits des faiblesses humaines révèlent la lucidité froide de Molière, et même son mépris. Molière ne souhaite pas que nous soyons des observateurs détachés. Il n'est pas question d'avoir l'oeil indulgent et de sourire sympathiquement aux défauts humains. Quand nous rions à une comédie de Molière, que ce soit consciemment ou inconsciemment, nous agréons que le comportement duquel nous rions mérite d'être moqué. Chez Molière, la folie et le vice sont punis par le rire.

Cléante et Valère

La Flèche, Frosine et maître Jacques

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FAITES LE PORTRAIT DE DEUX DES PERSONNAGES SUIVANTS: La Flèche, Frosine, Maître Jacques. JUSQU'A QUEL POINT SONT-ILS DES PERSONNAGES SIGNIFICATIFS DANS LA PIECE? PLANLa Flèche est le serviteur de Cléante; il est loyal, serviable et digne de confiance (il est chargé, par son maître lui-même, de prendre contact avec maître Simon afin que Cléante emprunte l’argent don’t il a besoin, II, 1). Il apparaît pour la première fois dans la scène 3 de l’acte I, première scène comique de la pièce. Dans cette scène, il est confronté au personnage principal, Harpagon, qu’il pique au vif. Il se montre alors rusé, sournois, moqueur et plein d’esprit. Enfin, il est à l’origine du vol de la cassette (IV, 6).Frosine est une “femme d’intrigue”. Entremetteuse professionnelle, elle est chargée de régler les détails du contrat de mariage entre H et la mère de M. Elle se définit elle-même comme une femme adroite et talentueuse (II, 4). Elle est intelligente, flatteuse (II, 5), mais aussi rusée et imaginative (scène du complot, IV, 1). C’est elle qui introduit le personnage de M.Maître Jacques est le cuisinier et le cocher d’H. Il déclare avoir de la “tendresse” pour son maître malgré les coups de bâton que lui donne ce dernier pour avoir dit la vérité au sujet de son avarice notoire (III, 1). En outre, m J ne supporte pas V qu’il qualifie de flatteur. Il promet de se venger de l’intendant qui lui donne à son tour des coups de bâton (III, 2). Il joue le rôle de médiateur dans la scène de fausse réconciliation entre C et H (IV, 4)Maître JacquesCes personnages secondaires représentent des thèmes clefs de la pièce et participent activement à l'intrigue en faisant progresser l'action EX: La F contribue au dénouement puis qu'il vole la cassette, objet du chantage qui met fin aux relations amoureuses clandestines et au conflit père-fils.

Citations

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Citations importantes de L’AvareL’avarice – • « Rends-moi mon argent, coquin » - Harpagon IV, 7.• « mon pauvre argent » - Harpagon IV, 7.• « Vous obligez-vous à faire tous les frais de ces deux mariages ? » - Harpagon V, 6.Le mariage forcé / l’amour vrai – • « Et moi, ma petite fille, ma mie, je veux que vous vous mariiez, s’il vous plaît. » - Harpagon I, 4.• « Si l’on pouvait mettre les choses à mon choix, je le prendrais plutôt qu’un autre » - Mariane III, 4.• « Allons, ne vous faites point dire ce qu’il n’est pas nécessaire d’entendre et consentez ainsi que moi à ce double hyménée. » - Anselme V, 6.Le mensonge – • « Cela est fait. Il consent à ce que vous dites » - maître Jaques IV, 4.• « Lui-même. Je crois que c’est lui (Valère) qui vous a dérobé » - maître Jacques V, 2.• « Je te l’aurais (Mariane) donnée, sans l’aversion que tu témoignes » - Harpagon IV, 3.• « Comment faut-il donc faire ? on me donne des coups de bâton pour dire vrai, et on me veut pendre pour mentir » - maître Jacques, V, 6. • « Laissez-moi faire. Je viens de me ressouvenir d’une de mes amies qui sera notre fait. » - Frosine IV, 1. Ruse, supercherie, tromperie, stratagèmeLa justice – • « Ah ! Qu’un homme comme cela mériterait bien ce qu’il craint » - La Flèche à Harpagon I, 3.• « Seigneur Harpagon, il faut lui pardonner cette imposture » - Anselme V, 6.L’usure – • « Comment va notre affaire, les choses pressent plus que jamais, et depuis que je t’ai vu, j’ai découvert que mon père est mon rival. » - Cleante II, 1. Besoin d’argent• « C’est vous qui cherchez à vous enrichir par des usures si criminelles. » - Cleante II, 2.Harpagon – • « On m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent ! » - IV, 7.• « Je veux faire pendre tout le monde ; et, si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même » - IV, 7.• « Qu’est ce que tu parles de voler ? » - I, 3.Cléante – • « Bien des choses, ma sœur, enveloppées dans un mot. J’aime » - I, 2.• « Toutes vos menaces ne feront rien » - Cl à H, IV, 3.Valère – • « Je suis prêt de soutenir cette vérité contre qui que soit » (son aristocratie) V, 5.• « Vous n’êtes, pour tout potage, qu’un faquin de cuisinier » - V à mJ, III, 2.• « Que pouvez vous craindre, Elise, dans les bontés que vous avez pour moi ? » - V à E : I, 2.Elise – • « je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais » - E, I, 1.• « Il est bien vrai que tous les jours, il nous donne de plus en plus sujet de regretter la mort de notre mère. » - E, I, 2.• « Je ne veux point me marier, mon père, s’il vous plaît. » - E, I, 4.Mariane – • « Ô, l’homme déplaisant ! » - au sujet d’H – III, 6.• « Mais je sais qu’il est fait d’un air à se faire aimer » - M à propos de Cl – III, 4.• « et l’on voit briller mille grâces en toutes ses actions » - Cl à propos de M – I, 2.maître Jaques – • « Je m’en vengerai si je puis » - au sujet de Valère III, 2.• « Hélas ! Comment faut-il donc faire ? On me donne des coups de bâton pour dire vrai, et on me veut pendre pour mentir. » - V, 6.• « Je vous l’avais bien dit que je vous fâcherais de dire la vérité » - MJ à H III, 1.Frosine – • « Que la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les diables. » - Fr. seule. II, 5. A propos de l’avarice d’H• « Il vaut mieux, pour vous, de prendre un vieux mari qui vous donne beaucoup de bien. » Fr. à M, III, 4. Mariage d’intérêt• « Je n’ai que trop de tendresse à rendre de petits services, quand je vois des gens qui s’entr’aiment en tout bien et en tout honneur. » - Fr. romantique, à Cl et M et E, IV 1.La Flèche – • « la peste soit de l’avarice et des avaricieux ! » - I, 3.• « le trésor de votre père, que j’ai attrapé. » - La F à Cl, IV, 6.• « Il n’est rien de plus sec et de plus aride que ses bonnes grâces et ses caresses. » - La F à F au sujet de l’avarice d’H – II, 4.Anselme – • « Allons jouir de l’allégresse que cet heureux jour nous présente » - V, 6.• « Le seigneur Anselme est un parti considérable, c’est un gentilhomme qui est noble, doux, posé, sage et fort accommodé. » - H au sujet du seigneur A I, 5.• « Ce n’est pas mon dessein de me faire épouser par force » V, 5.

Contexte historique et littéraire

Critique théâtrale

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• Une comédie en cinq actes Harpagon, un père avare, s’oppose aux projets de mariage de ses enfants, Cléante et Élise. Il a choisi pour eux des partis plus lucratifs et se réserve, pour lui-même, l’amante de son fils, Mariane. Cléante et Élise s’ingénient alors à déjouer les plans du père avec l’aide de l’intendant, Valère, l’amant secret d’Élise, et de La Flèche, le valet de Cléante, qui vole la précieuse cassette d’Harpagon. Valère est accusé. La tension dans la maison est à son comble lorsque surgit Anselme, celui à qui est promise Élise et qui se révèle être le père de Mariane et Valère, rescapés d’un naufrage. Anselme, gentilhomme napolitain, prend à sa charge les frais des mariages de ses enfants retrouvés avec Cléante et Élise. Il obtient ainsi le consentement d’Harpagon aux voeux de ses enfants.Cette comédie en cinq actes et en prose de Molière a été écrite en 1668. Créée au Palais- Royal le 9 septembre 1668, la pièce est ensuite publiée à Paris. Médiocrement accueillie, elle n'est jouée que neuf fois avant d'être retirée. Les spectateurs sont déroutés par les "ambivalences esthétiques" et par l’utilisation de la prose (ce qui est assez rare pour une pièce en cinq actes de l’époque). Il y avait au début de 1669, un espoir de remonter L’Avare, mais celui-ci fut balayé par le triomphe de Tartuffe enfin autorisé à être joué à cette période. L’Avare a pourtant été rapidement considérée comme l’archétype de la Comédie de Molière. Le succès de la pièce fut posthume. C'est la seconde pièce la plus jouée après Tartuffe.• Le sérieux dans la comédie D'abord il y a la farce avec son cortège de bastonnades, de quiproquos, d’intrigues amoureuses, de lazzi. On y débusque pantalone, arlequin, matamore, les canevas classiques de la commedia dell’arte. Plus loin encore : Plaute, et sa marmite. Une image de Louis de Funès à la télévision : rires. N’empêche, après le rire il reste l’inquiétude vague, plus durable (une valeur sure l’inquiétude). Alors on y repense et c’est tout autre chose qui nous apparaît : il y a là l’histoire d’un vieux père qui exerce une domination monstrueuse sur tous et spécialement sur ses propres enfants. Pour vivre dans cette maison, il faut savoir se taire, savoir mentir (d’ailleurs L’avare est sous-titré « L’école du mensonge »). Par son vice, le père a corrompu ses enfants. La perspective de leur mort l’enchante et eux souhaitent la sienne. Le père mange dans la gamelle du fils, vend sa fille au plus offrant.Avec L’avare se raconte l’histoire d’une génération flouée par une autre. Un ordre naturel transgressé. Je pense à certains grands chefs d’entreprise d’aujourd’hui, qui ayant largement dépassé l’âge où il est raisonnable de songer à la succession, s’accrochent à leur pouvoir jusqu’à devenir l’ennemi de leur descendance. Le viagra leur ouvre des perspectives inespérées et ils se prennent à songer à la vie éternelle. Le témoin ne se passe plus, il doit être arraché à la main du mort.Le génie comique de Molière réside précisément en cela. Avec les procédés de la farce, il traite un sujet apparemment innocent mais dans lequel est en germe un drame terrible. C’est d’ailleurs bien cela que son époque lui a reproché : traiter des sujets « sérieux » dans des comédies. Nicolas Liautard

Vocabulaire théâtral et définitions

La satire

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LA SATIRE : CRITIQUE DE LA SOCIÉTÉ DU XVIIème SIÈCLE SUR LE MODE COMIQUE Définition: critique d'un groupe, d'une idée, d'une institution sur un mode comique. La satire a un but moral5 thèmes : la médecine I, 5 / la justice V, 1 et 2 / le mariage forcé / l’usure II, 1 et 2 / la bourgeoisie – les nouveaux riches V, 5 La satire est une manifestation du cynisme de Molière, mais aussi de ses intentions moralistes.

les vices

l'avarice

la flatterie

La médecine

la justice

Le mariage forcé

les nouveaux riches

l'usure

Citations par thème

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Quels personnages sont derrière ces répliques?Avarice / argent / vol • « On m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent ! » - IV, 7. Harpagon• « si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après » - IV, 7. Harpagon• « La peste soit de l’avarice et des avaricieux ! » I, 3. La Flèche• « Le trésor de votre père, que j’ai attrapé. » - IV, 6. La Flèche• « Il n’est rien de plus sec et de plus aride que ses bonnes grâces et ses caresses. » - II, 4. La Flèche• « jamais on ne parle de vous que sous les noms d’avare, de ladre, de vilain et de fesse-mathieu. » - III, 1. Maître JacquesMensonge / tromperie et vérité• « Lui-même. Je crois que c’est lui (Valère) qui vous a dérobé » - V, 2. Maître Jacques• « Je te l’aurais (Mariane) donnée, sans l’aversion que tu témoignes » - IV, 3 Harpagon. • « Comment faut-il donc faire ? on me donne des coups de bâton pour dire vrai, et on me veut pendre pour mentir » - V, 6. Maître Jacques• « quand on a besoin des hommes, il faut bien s’ajuster à eux, et, puisqu’on ne saurait les gagner que par là, ce n’est pas la faute de ceux qui flattent, mais de ceux qui veulent être flattés. » - I, 1. Valère• « vous n’avez de votre vie été si jeune que vous êtes, et je vois des gens de vingt-cinq ans qui sont plus vieux que vous. » - II, 5. FrosineAmour forcé et amour véritable• « Bien des choses ma sœur, enveloppées dans un mot. J’aime » - I, 2. Cléante• « je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais » - I, 1. Elise• « Il vaut mieux, pour vous, de prendre un vieux mari qui vous donne beaucoup de bien. » - III, 4. Frosine• « je n’ai que trop de tendresse à rendre de petits services, quand je vois des gens qui s’entr’aiment en tout bien et en tout honneur. » - IV 1. Frosine• « mais je sais qu’il est fait d’un air à se faire aimer » - III, 4. Mariane• « Ce n’est pas mon dessein de me faire épouser par force » - V, 5. AnselmeConflit et vengeance• « Que la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les diables ! » - II, 5. Frosine• « je m’en vengerai si je le puis » - III, 2. Maîre Jacques• « Je te ferai bien me connaître avec de bons coups de bâton » - IV, 3. Harpagon• « Ah ! qu’un homme comme cela mériterait bien ce qu’il craint, et que j’aurais de joie à le voler ! » - I, 3. La Flèche• « Je ne veux point me marier, mon père, s’il vous plaît. » - I, 4. EliseLes liens du sang : les relations au sein de la famille (droits et devoirs)• « Ne suis-je pas ton père ? et ne me dois-tu pas respect ? » - IV, 3. Harpagon• « Mon père, je vous conjure par l’amour paternel de me… » - V, 4. EliseLa hiérarchie sociale : les relations maître-valet• « Comment va notre affaire ? Les choses pressent plus que jamais, et, depuis que je ne t’ai vu, j’ai découvert que mon père est mon rival. » - II, 1. Cléante• « car enfin je me sens pour vous de la tendresse » - III, 1. Maîre Jacques• « Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard » - I, 3. La Flèche• « Je te rosserai si tu parles. » - I, 3 / en le battant. « Vous êtes un sot, un maraud, un coquin et un impudent. » - III, 1. HarpagonLa satire : la médecine / l’usure / la justice• « Y connaissent-ils (les médecins) quelque chose ? Allez, allez, vous pourrez avec eux avoir quel mal il vous plaira, ils vous trouveront des raisons pour vous dire d’où cela vient. » - I, 5. Valère• « C’est vous qui cherchez à vous enrichir par des usures si criminelles. » - II, 2. Cléante• « je voudrais avoir autant de sacs de mille francs que j’ai fait pendre de personnes. » - V, 1. Le Commissaire

Le personnage principal

le vol de la cassette